Histoire de Rosalie en tableaux

Une brève histoire de Rosalie Cadron-Jetté en quelques tableaux.

Les tableaux que vous allez voir ont été peints en 1950 par deux Sœurs de Miséricorde artistes-peintres, S. Cécile Piché et S. Sylvia Rondeau.
On peut voir ces tableaux et bien d’autres au Musée des Sœurs de Miséricorde.

Rosalie Cadron naît le 27 janvier 1794. Elle est la fille d’Antoine Cadron dit St-Pierre, cultivateur de Lavaltrie au Québec et de Rosalie Roy dit Desjardins, sage-femme.

Elle est baptisée dans la foi catholique le même jour.

Douze ans plus tard, en 1806, la sœur de Rosalie, Sophie naît.

Le 7 octobre 1811, Rosalie se marie avec Jean-Marie Jetté. Elle est âgée de 17 ans, Jean-Marie de 33 ans.

La famille grandit. Rosalie et Jean-Marie auront ensemble onze enfants, dont six naîtront à Lavaltrie.
Une vie près de la nature, où Rosalie pêche le souper des enfants (le fleuve Saint-Laurent n’est pas loin de la terre des Jetté), et où elle assume toutes les tâches d’une mère de famille du 19e siècle.

Elle accueille les itinérants qui frappent à sa porte et prépare les enfants de Lavaltrie pour leur première communion.

Alors qu’elle attend son cinquième enfant, Rosalie est amenée à recueillir chez elle, pour quelques jours, des jumelles sauvées de justesse de la mort.
En effet, la mère de Rosalie exerce le métier de sage-femme et est un jour appelée au chevet d’une jeune fille en train d’accoucher.

Comme elle n’est pas mariée, les parents veulent cacher cette honte familiale et demande à Mme Cadron de brûler les bébés.

Mme Cadron sauve les bébés en s’enfuyant avec elles par la fenêtre et les emmène chez sa fille Rosalie. Rosalie les gardera quelques jours et les fera baptiser.

Ces années heureuses se terminent brusquement alors que Rosalie et Jean-Marie décident, pour le bien de leurs garçons qu’ils veulent établir sur des terres fructueuses, de vendre leur terre de Lavaltrie et d’acheter une terre plus grande à la Présentation de Saint-Hyacinthe en Estrie, au sud de Montréal.

Un vendeur malhonnête, de concert avec un notaire tricheur, fraude la famille Jetté qui perd tout et se retrouve à la rue après bien des péripéties. La famille doit s’installer à Montréal et tenter d’y trouver sa subsistance. L’épidémie de choléra de 1832 emporte Jean-Marie en 24 heures et laisse Rosalie avec sept enfants vivants et sa mère à charge.

Le temps passe. La mère de Rosalie décède en 1838, et les enfants de Rosalie sont en mesure de subvenir à leurs besoins. Rosalie est plus libre et se consacre à tous les démunis qui croisent son chemin, en plus de vivre une intense vie de prière. Certaines de ces personnes dans le besoin qui visitent le bureau de Mgr Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, sont enceintes sans être mariées.

Mgr Bourget demande alors à Rosalie, veuve et âgée de 50 ans, de fonder une communauté qui s’occupera exclusivement des mères célibataires et leur fournira soins et asile. Rosalie accepte au grand dam de ses enfants. C’est la honte! Les mères célibataires sont à cette époque méprisées et pointées du doigt. Celles qui s’en occupent aussi. On a dit de Rosalie et de sa communauté naissante qu’elles encourageaient le vice!

C’est le 16 janvier 1848 que Rosalie Cadron-Jetté et sept compagnes deviennent Sœurs de Miséricorde après avoir prononcé leurs vœux religieux de pauvreté, chasteté et obéissance en plus d’un quatrième vœu, celui de fournir tous les soins et un refuge aux mères célibataires.

La vie religieuse de Rosalie commence ainsi et durera durant 20 ans. Rosalie s’occupe des mères, forme les novices qui veulent consacrer leur vie à l’œuvre des Sœurs de Miséricorde, et vit ainsi une foi profonde.

Les temps sont durs pour la communauté naissante, boycottée par les bien-pensants de l’époque. Les sœurs vivent des moments difficiles lorsqu’elles vont porter les bébés naissants au baptême. Les passants se moquent d’elles et rient des bébés, stigmatisés par des noms peu flatteurs.

Les Sœurs de Miséricorde accueillent sans relâche, mamans et enfants à la fois…

Après vingt ans d’amour donné aux mères célibataires et à ses compagnes en religion, Rosalie Cadron-Jetté meurt, le 5 avril 1864, d’une longue maladie qui l’a fait beaucoup souffrir (néphrite chronique).

Des témoignages ont été recueillis après sa mort sur sa vie exemplaire et sur sa réputation de sainteté. On trouve là l’origine de la cause de canonisation de la fondatrice des Sœurs de Miséricorde.