Les Pas de Rosalie – Étape 4
La maison de la rue Wolfe, 2e emplacement de l’Hospice Ste-Pélagie
La quatrième étape de notre pèlerinage nous amène au 1313, de la rue Wolfe à Montréal, endroit où Rosalie, ses compagnes et les mères accueillies durent déménager le 4 mai 1846, la maison du fils de Rosalie (voir l’étape 2) étant devenue trop petite pour les besoins grandissants de l’Hospice de Sainte-Pélagie.
C’est à cet endroit que fut vécu un moment important de la communauté naissante. Le noviciat de la future communauté des sœurs de Miséricorde y a en effet ouvert ses portes le 26 juillet 1846, sous la direction spirituelle de Mgr Bourget.
De nos jours, cette bâtisse est la « Maison Jacqueline » de l’organisme La rue des Femmes, qui aide les femmes à se sortir de l’itinérance.
Rosalie et ses compagnes continuent d’accueillir des femmes enceintes et de leur donner les soins obstétriques nécessaires, tout en suivant leur formation religieuse. Une des nouvelles novices, Lucie Benoît, avait son père, Pierre Benoît, qui demeurait sur la même rue. Celui-ci dépannait souvent le noviciat qui était plutôt pauvre, car les sœurs devaient quêter la nourriture. Il offrait sa cour aux sœurs où elles pouvaient y fendre leur bois et étendre le linge de l’hospice sur sa corde à sécher.
Dans cette maison, on y aménagea une petite chapelle avec un chemin de croix. La messe y était célébrée le dimanche et une fois sur semaine. La chapelle était si petite que les filles assistaient à la messe dans le corridor avec quelques sœurs. Les sœurs couchaient dans un tout petit dortoir. Les filles accouchées couchaient dans la salle de délivrance.
À cette époque, l’abbé Antoine Rey est le directeur de la maison. C’est un prêtre français, homme bon, mais austère au plan des pénitences, dont le jeûne surtout, même pour les mères célibataires.
Mgr Jean-Charles Prince, quant à lui, était coadjuteur et remplaça Mgr Bourget qui était en voyage à Rome. En novembre 1846, il annonce aux novices qu’elles doivent quitter leurs « habits mondains pour prendre un costume religieux ».
Les conditions de vie difficiles n’empêchent ni Rosalie ni ses compagnes de croire au bien-fondé de leur œuvre. Le propriétaire de la maison aimait bien les Sœurs et leur œuvre, mais personne ne voulait louer ses logements à cause du voisinage des mères célibataires qui déshonorait l’environnement. Il leur envoya donc un avis de congédiement. Mgr Prince chercha un nouveau refuge pour la maternité, mais les gens lui fermaient la porte au nez avec mépris.
Mgr Prince vient alors au noviciat, le 6 avril 1847, et demande à Rosalie et ses compagnes de prier avec lui le Dieu de Miséricorde par l’intercession de Ste-Pélagie, leur patronne. La neuvaine se termine le 14 avril sans aucun résultat et le temps presse. Le lendemain, Mgr Prince inspiré va voir M. John Donegani. Celui-ci possède 65 propriétés. Sa démarche est au-delà de ses espérances. M. Donegani prête une de ses maisons, coin Ste-Catherine et Saint-André, gratuitement pour un an et par la suite, 60 piastres par année. Rosalie avait cette confiance en la providence de Dieu. Elle disait « Dieu nous a confié cette œuvre à lui d’en assurer le succès ».