Les Pas de Rosalie – Étape 5
La maison Donegani, 3e emplacement de l’Hospice Ste-Pélagie
Le 26 avril 1847, c’est le déménagement, le troisième en 2 ans. Un charretier transporte gratuitement les filles, peu à la fois, afin de ne pas attirer l’attention.
Nous voici, maintenant, à l’étape suivante de notre pèlerinage, au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-André.
Sur cette photo ancienne, on voit le bâtiment appelé la Maison Donegani, du nom de son propriétaire et bienfaiteur de la communauté naissante. C’est dans cette maison qu’à lieu un événement important dans la vie de Rosalie et dans celle de la communauté : la fondation, le 16 janvier 1848, de l’Institut des Sœurs de Miséricorde.
Les privations dépassent ce que les Sœurs avaient connu auparavant. Mgr Bourget arrivant de Rome, fut ébranlé par autant de pauvreté. Elles sont au pain et à l’eau. On répondait aux commandes de l’extérieur : cordonnerie, blanchissage de lingerie, couture, mais pour très peu en retour. On servait aux mères ce que l’on quêtait. Rosalie encourageait les Sœurs et bénissait Dieu pour leur dévouement et leur générosité.
À peine étaient-elles installées dans leur nouveau logis qu’un autre malheur s’abattit sur Montréal au cours de l’été 1847 : une épidémie de typhus! Les victimes furent nombreuses, entre autres, l’abbé Ray et la sage-femme, Mme Montrait. Deux autres Sœurs furent atteintes. Si le mal se propageait, la mission était en péril. Mgr Bourget leur envoie une relique de Sainte Béatrix que Rosalie expose dans la chapelle. Deux Sœurs qu’on croyait dans le coma furent guéries.
La fondation de la communauté
Mgr Bourget prépare les novices par les « Exercices de Saint-Ignace ».
Le 16 janvier 1848, Rosalie et sept de ses compagnes ont fait profession religieuse et prononcent des vœux de pauvreté, chasteté et obéissance et un quatrième, le fondement même de leur mission, celui de « servir les filles et les femmes pauvres dans leur grossesse et leur accouchement.
Le lendemain, on procède à la nomination des Sœurs pour différents postes. Sœur Sainte-Jeanne-de-Chantal est élue supérieure et Rosalie, maintenant Mère de la Nativité, est nommée conseillère. Rosalie sera confrontée à une jalousie de la Supérieure. Toutefois, elle manifestera par son comportement une grande maturité spirituelle.
Afin de parfaire leurs connaissances en sage femmerie et à la demande du Collège des médecins du Bas-Canada, Rosalie, âgée alors de 55 ans, et ses compagnes ont acquis une formation poussée auprès du docteur Eugène-Hercule Trudel et ont reçu leur certificat de sage-femme en 1849. Ici, on voit une copie du certificat de Rosalie dont le nom était Sœur de la Nativité. Ainsi, Rosalie est devenue, avec ses compagnes de profession, pionnière en obstétrique.
Elles acceptent de former à leur tour des étudiants en médecine, installés dans une petite maison blanche située à l’arrière de la maison des religieuses. Malheureusement, les religieuses ont dû accepter, quelques années plus tard, de cesser leurs activités de sages-femmes au profit même de ceux qu’elles avaient contribué à former!
Nous retrouvons maintenant un édifice à condos à l’endroit même où était la maison Donegani.