Les Pas de Rosalie – Étape 2

Premier emplacement de l’Hospice de Ste-Pélagie

Itinéraire du Complexe DesjardinsQuittons le Complexe Desjardins et tournons à droite sur la rue Jeanne-Mance à Montréal. Nous nous dirigeons alors vers l’emplacement du premier Hospice de Sainte-Pélagie où Rosalie a commencé son œuvre de miséricorde et son accueil inconditionnel envers les mères célibataires. La rue portait alors le nom de Saint-Simon et était beaucoup plus étroite que maintenant.

Place DesjardinsC’est ici que se trouvait le premier emplacement de l’Hospice de Sainte-Pélagie où Rosalie a commencé son œuvre de miséricorde et son accueil inconditionnel envers les mères célibataires. Les aspirantes, futures Sœurs de Miséricorde, avaient le nom de « Dames de Charité de Sainte-Pélagie ».
 
C’était dans la maison de son fils Pierre Jetté qui venait de se marier. Il offrit à sa mère le grenier dans lequel elle monta la journée même par une échelle, fixée à l’extérieur, avec Domitille qui l’aida à aménager cette première maternité. Cette maison était très petite et bien basse. Elle paraissait enfoncée dans la terre. On voyait le jour à travers les joints. Elle était très chaude en été et glaciale en hiver. Il y avait une seule pièce, très dépouillée. Rosalie y faisait les accouchements avec l’aide d’une sage-femme ou du Dr. Nelson. Voilà des débuts bien modestes pour l’Hospice de Sainte-Pélagie.

ENFANTSQuand Rosalie annonce à ses enfants qu’elle allait dorénavant se consacrer à cette œuvre, ce fut un choc pour eux. Ils craignent pour la réputation de leur mère et la leur. Elle les accompagne avec tact et patience et demande le soutien de Mgr Bourget. Il leur fera comprendre la vocation de leur mère et leur demandera d’accepter le sacrifice nécessaire.
 
Rosalie s’y installe donc, le 1er mai 1845, et y demeurera jusqu’au 4 mai 1846, moment où elle devra déménager, faute de place.
 
Durant cette première année, Rosalie accueille 20 filles enceintes. Là, comme dans les autres foyers, les filles pouvaient y demeurer avant et après leur délivrance. Elle avait une grande tendresse et une telle bonté pour ces mères, elle les considérait comme ses propres filles et voulait qu’elle retrouve leur valeur de femme et de mère. Rosalie donne son lit lorsque la place vient à manquer.
 
Les enfants de Rosalie sont épouvantés. Ils admettent difficilement la misère dans laquelle vit et travaille leur mère. Ils veulent la ramener de force chez l’un d’eux, prenant ses vêtements et ses effets personnels. Elle refuse : « Prenez ce que vous voulez, pour ma part, je reste ici. » Rosalie avait dorénavant donné sa vie pour ces mères célibataires qu’elle considérait comme ses filles. Touchée dans ses entrailles par leur misère et elle aurait fait n’importe quoi pour soulager leur désarroi.
 
La première qui s’associa à Rosalie fut Sophie Desmarets, 50 ans, veuve de Michel Raymond, envoyée par Mgr Bourget. Elle l’accueillit comme une sœur.